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éviter ainsi que ne se cristallise sur eux un culte aux organes, furent ceux-là même qui
introduisirent le loup dans la bergerie. Le glissement vers une pratique superstitieuse
s'opéra doucement, le dérapage fut inévitable. Le seul rempart qui repoussa encore la
dévotion dévorante des fidèles résidait dans une stricte législation sur l'intégrité du
cadavre.
La protection garantie par le droit romain aux sépultures et aux restes du corps
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bien le sol, lieu de l'enfouissement, que le monument ornant la tombe. La loi pénale
sanctionnait la violation de sépulture, tandis qu'une action civile, actio de sepulcro
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La situation ne resta pas stable. Avant le VIIe Siècle, l'extension de la notion de
relique pallia au contrôle des exhumations, ainsi la dévotion s'étendit à tout objet ayant
été en contact avec le martyr ou avec son cadavre. Elle s'étendit tout particulièrement à
la pratique du vinage, qui consiste à reproduire artificiellement l'écoulement naturel des
tombeaux, en les lavant avec des décoctions d'eau, de vin et d'aromates pour obtenir
ainsi des boissons médicamenteuses.
Mais la ferveur s'émoussa à propos de ces succédanés et la demande repris plus
forte à l'endroit de ces reliques de chair que les invasions barbares poussèrent à
exhumer pour les emporter dans la fuite. L'effondrement de la puissance étatique et les
enjeux géostratégiques, de la possession et de la distribution de reliques aux féodaux
convertis, fit pièce aux principes de l'inviolabilité et de l'intégrité.
Le culte des reliques irrigua alors tous les aspect de la vie du Moyen Age, de la
pharmacopée par les vinages et autres baumes, à l'économie par les pèlerinages, mais
aussi à l'administration de la justice. Etant donné la ferveur et la puissance évocatrice
qu'elles concentraient, les reliques furent mises à contribution par les ecclésiastiques
pour faire pression sur le seigneur local en cas de litige.
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