1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112

celui d'un chaos dionysiaque, c'est à dire déréglé, sauvage16. Quand apparaît la structure quasi définitive du cosmos, se produit le second événement qui achève sa constitution et contribue à le mettre en action.

Cependant cette mise en mouvement de l'univers ne se produit ni isolément, ni spontanément. Elle est déterminée par deux faits concomitants: l'apparition de l'homme (du moins sa version définitive, différentes des demi-dieux ou héros existant déjà) et la condamnation d'un acte anthropophagique, ces trois éléments structurant l'institution des rituels.

Les rituels s'organisent autour d'une signification cannibale ;pourréguler la vie du groupe et pour qu'elle reste en harmonie avec les principes surnaturels qui ont présidé à la création de l'univers humain. Le rituel se réfère ainsi aux mythes dont il organise une mise en scène des éléments déterminants: ceux qui déterminent la condition humaine.

Les rites fonctionnent ainsi comme des relais liturgiques qui assurent le respect des enseignements contenus dans les mythes. Et ce, non seulement en ce qui concerne les grands mythes cosmogoniques mais également pour des mythes spéciaux, relatifs à une activité donné. Ainsi, les actes de la vie quotidienne sont également ritualisés et peuvent s'inscrire dans le grand dessein universel.

Les rituels comportent ainsi deux fonctions. La première fonction des rituels est de légitimer certains actes de la vie quotidienne qui sont spécialement dangereux car fortement sacralisés. Dans ce cas la forme du rituel rappelle le mythe qui explique l'origine de cette pratique et permet de réguler la vie de tous les jours en harmonie avec les commandements mythiques.

La seconde consiste à reproduire symboliquement toute la mise en mouvement du cosmos afin de le réactiver, de le relancer par cycles, de craintes que la dynamique de la création ne s'arrête d'un coup. Cette seconde forme s'expriment au moment de grandes célébrations annuelles qui reproduisent le passage du sauvage au civilisé.

IMAGE imgs/meyer01.gif
16"Le culte dionysiaque cesse d'être énigmatique dès qu'on y perçoit que la civilisation gréco-romaine (...) a voulu très exactement y exprimer le chaos de la matière vivante, chaos sur lequel on insiste pour mettre en valeur l'ordonnance civilisatrice qui en est née" :J-P BAUDLe festin sauvageApertura Collection de recherche psychanalytique XIV [1996]ArcanesStrasbourg-Parisp. 57

18