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groupe complémentaire et donc opposé, à ce qui pouvait donc représenter pour ses membres un aliment.

En revanche la conjonction de l'abandon de ce système de société et de l'avènement de l'élevage a engendré une insertion de l'animal dans la culture. Auparavant, chaque membre de la culture était orienté vers la nature, par son extension clanique; dorénavant, ce sont des éléments de la nature qui sont intégrés à la culture, ce qui pose un risque sérieux d'anthropomorphisation de l'aliment dont les Bouphonies sont une autre illustration.

Dans le rituel des

Bouphoniesle modèle du meurtre alimentaire est encore plus

accusé: le sacrifice du boeuf entraînant la question hypocrite et angoissée: "qui a tué le boeuf ?" pour finalement, après que tout le monde se soit dédouané, aboutir à l'accusation du couteau.

Un véritable malaise dans la culture qui noue ensemble sentiment de culpabilité, anthropomorphisme, meurtre et panique cannibale. C'est un bel exemple de chaos psychologique et social que déchaîne cette innocente question de la nourriture et qui ne fut pas sans conséquence puisqu'elle entraîna une contestation du modèle politique de la Cité.

Les résistances extérieures à ce modèle sacrificiel prennent toutes appui sur la conception d'un homme mi-bête, mi-dieu, pour le propulser vers l'une des deux alternatives. Cependant, si le poids de ces contestations est loin d'être négligeable dans l'histoire de la Grèce et de l'Occident en général, elles ne sont pas si absolues qu'elles

remettent en cause le fondement alimentaire de la "constitution alimentaire" de substitution.

polis: elles ne font que proposer un

Le modèle dionysiaque paraît fondé sur le précepte: à mythographe, mythographe et demi. Il repose ainsi sur un mythe concurrent du modèle prométhéen, celui du meurtre et du dépeçage de Dionysos par les Titans, anthropophagie de jalousie

dont Zeus empêcha la consommation irrémédiable en intervenant

in extremisalors que

le coeur du "plus beau des dieux" était encore intact. Dionysos put ainsi être ressuscité à partir de cet organe et les Titans foudroyés en châtiment se répandirent en cendre sur la terre pour donner naissance à la race humaine.

Ce mythe qui bien plus encore que celui de Chronos fait référence explicite à une anthropophagie fondatrice (du genre humain cette fois-ci), place d'emblée le

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