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les deux aspects, le melete thanatou

et l'aspect agonistique, pour atteindre à l'idéal de

maîtrise du corps-mort par l'esprit-vivant.

La melete thanatou

platonicienne n'est pas sans rapports avec les pratiques de

type yoga des mages grecs, ni avec l' askésismystique de la mort rituelle des mystères à initiations. Leur dénominateur commun étant la volonté de subordonner le corps à l'âme, puis de la détacher par la persévérance de la volonté.

Le modèle plus ancien du chaman, dont le corps gît comme mort, semble être la référence commune. Le modèle intermédiaire pouvant être celui du mysticisme de Pythagore et d'Empédocle, qui reprenaient l'ancienne notion de Katharsis, avant qu'elle ne soit généralisée dans la tragédie et la médecine, et dont le vrai sens n'est pas la purification des passions mais l'élévation de l'âme au statut supérieur, par un combat continu contre l'obstacle principal, le représentant de la mort et du Mal: le corps.

Les mystiques s'y étaient déjà appliqués, en l'attaquant sur le terrain de l'abstinence sexuelle, que les armes du végétarisme et du jeûne secondent idéalement. Mais dans l'exercice de mort du philosophe, il n'y a plus ni autopunition ni culpabilité, seulement un exercice spirituel.

Cependant, l'aspect moral du corps ne disparaît pas avec l'avènement du siècle de Périclès, il répond trop à des mysticismes éprouvés et durablement ancrés dans les schémas mentaux, dans lesquels la vision paulinienne du christianisme découvrira un terrain fertile.

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