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Mais l'ignorance de l'histoire et le goût de la polémique aidant, le juriste croit
aujourd'hui pouvoir s'en ressaisir, tout en refusant le labyrinthe des perceptions que
recèle une question dont la redoutable complexité s'est encore accrue par des siècles de
refoulement hors de l'ordre officiel des valeurs. C'est sans surprise que la société se
prend les pieds dans le tapis des implications: génétique, transgénique, stupéfiants,
pédophilie, sectes...
Qu'importe l'inventaire, les sujets contemporains les plus sujets à polémiques
s'y retrouvent tous; des matières qui sont également celles qui dégagent les profits et les
enjeux de pouvoir les plus importants: trafic de stupéfiant, pornographie crapuleuse,
laboratoires pharmaceutiques et industrie agro-alimentaire, il n'y manque guère que
l'industrie de l'armement pour compléter le pentagramme contemporain de la
rentabilité.
Pourtant la notion de sacré n'est pas incompatible avec une civilisation qui se
veut détachée des contingences du surnaturel et se réclame du rationalisme scientifique.
Comme le proposait déjà Pufendorf193, le recours à la notion de sacré peut très bien être
utilisé simplement pour signifier qu'une matière est sensible et qu'elle doit donc être
traitée avec une certaine prudence.
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