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.PARTIE I L'INTERDIT ALIMENTAIRE : La constitution cannibale de l'humanité ou la version Landru

"Ilyanaturellementdebonnesraisonspour que, dansla viemoderne, onnetuepasunhommepour ledévorer, maisaucuneraison(...)pournepasmanger dechair humaineaulieudeviande. Pourtant, laplupart d'entrenous trouveraientcelatoutàfaitimpossible." 6

.CHAPITRE I. ANTHROPOPHAGIE ET CANNIBALISME, LA QUESTION DE l'ALIMENT HUMAIN

L'angoisse du cannibalisme hante l'histoire de la pensée humaine, bien plus encore que la peur de mourir. Il n'existe pas de civilisation qui ait réussi à se défaire de la figure obsédante de l'ogre, ni de celle du vampire et de ses avatars qui, des sorciers mangeurs d'âme aux possessions malignes, dévorent par métonymie le corps du sujet jusqu'au tréfonds de son être. Ces contes mettent en mots des angoisses qui dévorent l'individu mais qui se retrouvent également au niveau collectif dans les mythes.

SECTION 1. L'INTERDIT ANTHROPOPHAGE

La provocation freudienne affuble l'histoire politique de l'humanité d'une constitution anthropophage. Freud lui-même reconnaissait les faiblesses d'une partie de son argumentation7et pourtant, lors même que ses raisonnements peuvent sembler invraisemblables, ses conclusions ne laissent pas indifférentes pour autant, elles trouvent en nous de curieuses résonances qui commandent d'aller y voir de plus près.

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6S.FREUDLettre à Marie BonaparteinOEuvres choisies, CorrespondanceCalmann-LevyParis 1992
7"Ces recherches présentent des défauts et des lacunes que je ne me dissimule nullement" S. FREUD Totem et tabouParisPayot1965Préfacep.7

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