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ChapitreIV


La science du bien

contre

la science du mal

Merleau Ponty disait à propos de
Socrate : "Il donne des raisons d'obéir aux
lois mais c'est déjà trop d'avoir des raisons
d'obéir."
254

Nommé comme expert dans une affaire de falsification de vin, le grand
Vauquelin déclara au Tribunal Correctionnel que la denrée qu'il avait analysée
contenait beaucoup de choses mais pas de vin. Cette absence, le grand chimiste
l'avait reconnue à l'absence corrélative de tartre. Aussi le marchand de vins lança-t-
il guoguenard en sortant du procès qu'il avait perdu : "Je paierai l'amende sans
regret ; car je ne saurai trop payer la leçon de chimie que je viens de recevoir. A
l'avenir je ne fabriquerai plus de vin sans y mettre du tartre."
255

Sans doute plus efficaces que la multiplication des procès "pédagogiques", les
progrès et surtout l'immense développement de la diffusion du savoir scientifique
ont fait atteindre à l'art de voler des sommets inouïs. Les consommateurs, qui s'en
amusaient souvent, payaient quelquefois de leur vie cette coupable industrie.
Dénoncés sans relâche par les chimistes honnêtes, les fraudeurs, sophisticateurs,
falsificateurs, frelateurs, buffeteurs, fardeurs, brouille-vins, adultérateurs,

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254P. BOURDIEU, Leçon inaugurale, op. cit., p. 54.
255MARC rapporteur d'une commission de l'Académie Royale de Médecine au ministre du
Commerce et des Travaux Publics sur l'établissement de Conseils de salubrité départementaux,
HPML, XVIII, (1837), p. 18.

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