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Le
clair obscur de la matière
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Quand il faut faire quelque chose du
cadavre et déterminer, dans le cas qui nous
occupe, une direction rationalisée des comportements,
la question de la nature et de
la classification des choses prime et se repose à
chaque novation
scientifique.
Ainsi, l'état de mort,
différemment défini par la clinique et
l'analyse
sociologique, subit-il une évolution historique dans
sa perception. La nature
animale de la matière, dans l'urgence de sa gestion,
révèle une surprenante
acceptation par l'homme de son animalité et trahit
simultanément la nature
esthétique des raisons , qui, ailleurs, lui en
imposent le refus.
Ces deux grandes pulsations
phénoménologiques : morte ou vive, humaine
ou
animale, vont rythmer l'effort incessant des
hygiénistes pour réduire le
désordre
des corps.
Morte ou
vive ?

Il est deux façons d'envisager
la mort. Soit comme frontière d'un néant
qu'elle
inaugure en même temps qu'une nouvelle classification
du corps mort bien distincte
de celle du corps vivant. Soit comme une terminaison qui
révèle brutalement la
teneur significative du corps vivant. La mort étant
envisagée ici comme un
processus classifiant car constitutif, à rebours,
d'une signification pour la vie. C'est
cette deuxième méthode, dont la richesse
cognitive saute aux yeux, qui sera adoptée
dans cette étude.
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