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distribution à
l'intérieur même du budget des armées :
"Quelques obus tirés en
moins aux écoles à feu, quelques milliers de
cartouches économisées aux tirs de
guerre, quelques journées de manoeuvres de cadres et
autres diminuées sur
l'ensemble, etc., etc., finiraient par constituer des
appoints non négligeables ; ce
seraient des miettes du festin dont saurait se contenter le
Corps de santé, ce parent
pauvre relégué au bas bout de table de cette
grande famille militaire, qui lui doit
pourtant en grande partie sa vigueur et sa conservation"
123.
Retardée dans son acceptation,
dominée par la question financière, la
cause
pastorienne allait pourtant faire la preuve de son
importance au cours de l'activité
professionnelle du militaire. Etre un soldat, c'était
d'abord essayer de rester en vie
pour, éventuellement, se défendre ou
conquérir. Or la maison des hommes, avec
ses différentes stratégies architecturales,
était la base d'une défense sanitaire qui
rassemblait du même dans un contenant
spécifique et l'éduquait pour qu'il
survive
aux attaques de ses différents ennemis. La caserne
était un moule anthropogène qui
fixait, fabriquait, épurait et éduquait les
hommes dans le but essentiel de faire la
guerre, mais ce but était en lui-même
chargé d'un contenant singulier puisqu'il
s'agissait de conserver sa vie pour pouvoir la
donner.



123 Ibid.,
p. 466.
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