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"La distribution circulaire
des huttes autour de la maison des
hommes est d'une telle importance, en ce qui concerne la
vie sociale et la pratique du culte, que les
missionnaires
salésiens de la région de Rio das
Garças ont vite appris que
le plus sûr moyen de convertir les Bororo consiste
à leur
faire abandonner leur village pour un autre où les
maisons
sont disposées en rangées parallèles."
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Tous les microcosmes ont, entre leurs
murs, des populations composées
d'éléments semblables et diffèrent
ainsi du reste de la société. Ce
rassemblement
répond à divers soucis qui se conjuguent et
rendent le système d'une stabilité quasi-
naturelle. Utile pour éliminer rationnellement des
hommes qui sont très souvent
perçus comme des nuisances (malades, prisonniers,
ouvriers, soldats) ou des me-
naces à conjurer (écoliers), le groupement
favorise leur surveillance, leur régimeet
leur dressage. Contrecoup de cette politique de rangement
humain, le contenu du
microcosme, fait au moule, est homogène et forme un
tout que les habitudes méta-
phoriques humaines baptisent corps, prenant
spontanément comme étalon leur re-
père le plus familier.
Univers en réduction soit, mais
univers très artificiel. Le microcosme affichera
une telle précarité biologique, qu'il
deviendra vite l'objet d'étude favori des
hygié-
nistes. Ils y verront des sortes de noyaux de
résistance, des champs de forces con-
traires à la santé et s'acharneront à
défaire ce qui, dans ces collections d'hommes,
provoquait une fragilité supérieure à
celle de la population générale.
Convaincus
que dans ces mondes limites et limités on
appliquerait les grands principes dogma-
tiques de leur science du vivant, ils luttaient pour leurs
idées avec un redoutable
74C. LEVI STRAUSS,
Tristes
Tropiques, Paris,
Plon, p. 250.
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