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"On nous annonce de Berlin
qu'Yvette Guilbert quitte
demain cette ville après y avoir suivi pendant
quelques
semaines le traitement du docteur Israel. Les efforts du
chirurgien Berlinois ont eu le meilleur effet sur
l'état de
l'artiste, et le bruit répandu dans les journaux
qu'une
opération serait nécessaire est
dénué de fondement.
Yvette Guilbert se réjouit au contraire d'être
autorisée
par le docteur à reparaître sur la
scène. D'ailleurs, elle se
propose de revenir à Berlin en janvier prochain
pour
consulter de nouveau le professeur Israel" 131.
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Les corps célèbres sont
en perpétuelle représentation. Observables
et
observés, ils n'échappent, ni au
médecin, ni à l'individu qui y cherche la
matérialisation d'un mal qu'on lui dit social et
qu'il croit reconnaître dans le corps
de ceux qui détiennent un pouvoir.
La complaisance apparente qu'une
certaine presse attache à la personnification
du mal échappe à l'hygiénisme. Nous
n'en traiterons que parce qu'elle est une
conséquence compensatoire de l'effacement du corps
individuel par l'hygiène. En
cela, elle révèle les interrogations que fait
sourdre le pouvoir sanitaire sur des corps
que la magie de la puissance n'efface pas, mais rend
porteurs d'une généralisation à
visage individuel. Le mécanisme est en partie celui
qui opère au théâtre en donnant
au spectateur le droit de s'imaginer dans la peau d'un
autre. Mais si ce
dédoublement permet la liberté de dire ce qui
par ailleurs est innommable, c'est
pour montrer que personne n'est libre de son corps : ni le
roi, ni le sujet.
131L'Eclair, cité par la C.M.,
(1901), p. 755.
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