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La
dégénérescence n'aura pas
lieu
Tout de suite, l'image
tranquille du tuberculeux qui crachait
impunément ses
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bacilles dans la rue concentra
l'énergie des soldats de la prophylaxie. Il
fallait
écarter les plus dangereux et éduquer tout le
monde dans la science de la
préservation. L'humanité de demain
était en question, il ne s'agissait pas de
s'embarrasser des questions sentimentales qui arbitraient
l'équilibre des pouvoirs
classiques. Les problèmes d'égalité et
de liberté n'étaient pas
évacués, ils étaient
transposés à l'échelle
sanitaire.
L'égalité était
géométrique : la plus ou moins grande
dangerosité
contaminatrice la définissait. Quant à la
liberté, celle de contagionner était abolie et
il
fallait que ses autres formes s'y adaptent.
Inhérente à la justice
sanitaire, la mesure de la santé imposait de
nouveaux
dispositifs policiers et pénitenciers. Le tri
biologique des hommes allait
s'accompagner d'une tentative de rééducation
que les alliés américains, par leur
audace habituelle, précipitèrent.
- L'impitoyable tri
Bien avant la tentative
d'éducation, la ségrégation avait
imposé des systèmes
de sélection qui, d'une part rendaient des jugements
sanitaires et, de l'autre,
ordonnaient des traitements. Une telle aisance
prophylactique n'avait d'abord été
possible qu'à l'égard de la
sous-humanité des prostituées et à la
fin du siècle, sous
l'influence de la légitimité pastorienne, elle
s'était significativement étendue aux
tuberculeux et aux alcooliques. Cependant, le tri
aboutissait parfois à
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