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populaires qu'on pouvait réunir, en un coin, à l'école, dans une grange, voire au
cabaret !"
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L'équipe chargée des tournées comprenait un directeur, un agent de la
propagande, deux conférenciers : un pour la tuberculose et un pour l'Hygiène de
l'Enfance, deux mécaniciens pour la voiture de propagande, l'appareil
cinématographique et le guignol. En 1918, dix départements (141 villes) furent
visités et 87 conférences, devant 250 558 personnes, organisées. Suivant de près
ces missi dominici, la Commission prenait contact avec les autorités pour jeter les
bases d'une organisation permanente dans les "régions catéchisées" (Letulle).

La méthode consistait, non seulement dans une information agréablement
fournie, mais aussi dans la mobilisation des moyens disponibles et des bonnes
volontés.

Voici succinctement, le relevé de travail effectué en deux ans par la
Commission américaine :
Départements visités par les expositions ambulantes25
Nombre de villes visitées447
Total des journées de travail des équipes1 388
Nombre de conférences faites sur la tuberculose891
Nombre de causeries aux enfants des écoles315
Nombre total de conférences aux adultes avec cinéma1 066
Nombre d'adultes ayant assisté aux conférences496 967
Nombre d'enfants ayant assisté aux conférences411 466
Nombre de causeries aux enfants avec représentation
de guignol (scénario sur l'hygiène et la tuberculose)196
Nombre d'adultes ayant assisté à ces représentations3 865
Nombre d'enfants ayant assisté à ces représentations68 750
Nombre de discours prononcés par les conférenciers3 070
Nombre de discours prononcés par les autorités568
Nombre de discours prononcés par les représentants
de la Commission et du siège social130
Nombre total de conférences2 735
Nombre total de personnes touchées par la propagande970 233
Nombre d'imprimés distribués par les équipes2 802 000
Nombre d'imprimés envoyés par le siège social2 512 000
Nombre total d'imprimés sur la tuberculose5 322 000
Population des villes visitées (à l'exception de Paris,
Lyon et Marseille, non terminés)4 247 000

Le véritable déluge de tracts distribués atteignit les microcosmes, inonda les
campagnes de cartes postales et d'affiches. La presse se fit le relais parfois
empressé de cette entreprise orthopédique. Vieil outil de propagande rural,
l'almanach ne fut pas oublié et les 45 almanachs de province publièrent chacun six
pages d'évangile prophylactique (un million et demi d'exemplaires lus par des
familles entières).

Sur le modèle de cette lutte antituberculeuse et souvent simultanément, des
conférences contre l'alcoolisme ou le péril vénérien étaient organisées. Pour attirer
les gens, on y faisait venir des personnes célèbres ou des amuseurs publics. Ainsi
en 1923, on avait pu voir "l'inénarrable Dranem, qui, en rupture de tout préjugé,
pénétrait pour la première fois en Sorbonne"
57. Le Coluche de l'époque drainait les
convictions sur les méthodes de lutte à envisager contre les fléaux sociaux. Le
sanatorium, véritable artifice sanitaire, profita, lui aussi, de ce travail en profondeur
des mentalités.

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56Pr. M. LETULLE, "La participation des Etats-Unis d'Amérique à la lettre antituberculeuse en
France", RHPS, XLI, (1919), p. 529.
57"Une manifestation de la ligue d'hygiène mentale au grand amphithéâtre de la Sorbonne",
RHPS, XLV, (1923), p. 647.

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