_____________________________________________________________
une chose qui ne l'est
normalement pas, fiction qui disparaîtra
lorsqu'elle ne sera plus nécessaire : on ne peut pas,
en droit
français, vendre un organe, qu'il soit d'origine ou
greffé, mais
rien ne s'oppose à ce qu'on revende une
prothèse pour en
acheter une autre plus perfectionnée.
C'est là que se pose l'immense question
de la relation de
la chose corps avec les autres choses nécessaires
à la vie et à la
santé : aliments, médicaments et, de nos
jours, sang, autres
tissus, organes, prothèses, appareils indispensables
aux infirmes,
etc. On sait qu'il faut acquérir de quoi manger. Mais
ce qui est
dissimulé derrière la litote, la profession de
foi, l'homélie et,
parfois la grandiloquence roublarde, c'est que ce qui fait
l'objet
d'une transfusion ou d'une greffe, ainsi que l'objet servant
de
prothèse, tout cela s'achète. La censure
conduit aussi à omettre
de préciser que, parmi les fournisseurs, certains
donnent et
d'autres (les fabriquants de prothèses) se font payer
très cher.
On cesse de s'interroger sur ce qui justifie cette
différence
quand on constate que tout est payé à la
production, soit en
argent soit en honneur : l'honneur du sacrifice. L'art
de
l'homme d'affaire est de transformer l'honneur en
argent.
On
voit ainsi que nous sommes en un domaine où rien
n'a été fait pour que les choses, même
les plus simples, soient
présentées clairement. Il est donc
particulièrement important de
percevoir la réalitéd'un corps qui n'est pas simple, et où
l'on
distingue, parmi les choses qui peuvent lui être
intégrées, celles
qui le sont par une action physiologique et celle qui
doivent leur
qualification de corporelle à une fiction
juridique.
Intégration par action
physiologique
Par
l'intégration physiologique, il faut entendre tout
ce
qui fait l'objet d'une ingestion (air, eau et aliments),
d'une
injection (sang, sérum, vaccin...) ou d'une greffe
(tissus,
|
|